Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En 2007 Stéphane Charbonnier écrivait...

par M-Th.Borras Pdte. CVS Familles des résidents de Pech Dalcy.

12 Janvier 2015, 23:55pm

|

Publié par Bernard Pradines


Mourir dans la dignité...
L e procès du médecin et de l’infirmière accusés d'empoisonnement et de complicité a une nouvelle fois
relancé le débat sur l'euthanasie, sa légalisation, son encadrement. Relaxe pour l'infirmière, un an de prison
avec sursis pour le médecin. Les mentalités ont évolué, presque tous les candidats à la présidentielle
promettent de débattre de l'euthanasie ou de légiférer. Encore quelques mois, quelques années, et il nous
sera possible d'échapper à une inguérissable torture morale ou physique sans que cela fasse des gens qui
nous ont aidés à fuir la douleur des criminels. La loi qui viendra sûrement pour dire qui a le droit de mettre
fin à ses jours et dans quelles circonstances ne sera pas parfaite. Il y a ce lobby de culs-bénits qui réussira
toujours à instiller un peu de morale chrétienne dans le droit républicain. Mais, enfin, la loi qui laissera
entendre que le citoyen a le droit de disposer de sa vie comme de son corps représentera une avancée. La
société française est prête à entendre que chaque individu a le droit de mourir dans la dignité. « Mourir
dans la dignité » est devenu la définition de l'euthanasie.
Une petite parenthèse. Certains médecins ont justement fait remarquer que le débat sur l'euthanasie ne
devait pas faire oublier que les moyens médicaux mis en œuvre pour lutter contre la douleur ne sont pas
suffisants. Par ailleurs, une partie du personnel médical serait encore trop peu ou mal informée des
traitements existants pour réduire la douleur. Bref, ces médecins ne veulent pas que l'euthanasie devienne
pour tout le monde une solution de facilité. Avant de mettre fin à la vie, envisageons toutes les solutions
possibles de mettre fin aux souffrances. Evidemment. Donc, on aura bientôt le droit de mourir dans la
dignité. Je pense réellement que, parmi les droits fondamentaux de l'Homme, celui-ci sera le plus largement
respecté. Et pas simplement parce que la société dans laquelle nous vivons a un plus grand souci d'humanité.
En effet, mourir dans la dignité est un programme plus facile à mettre en œuvre que celui qui consiste à faire
en sorte que les gens vivent dans la dignité. Et surtout, c'est un programme moins cher. Mettre fin aux jours de
quelqu'un ne coûte rien ou pas grand-chose. Même la Sécu y trouvera son compte. Un peu de bla-bla, une
piqûre et dans le trou. Organiser une fin digne pour qui aura dû survivre dans des conditions indignes, ce n’est
pas ça qui remettra en cause un système économique qui pourrit l'existence de millions de gens. Mourir dans
la dignité devrait être la dernière étape d'une vie menée dans la dignité et pas seulement un moment
exceptionnel. Cette volonté des médias et des politiques de séparer dans le discours la vie et la mort est
suspecte. Il n'y a pas de vie digne sans mort digne, et inversement. Ça paraît évident, mais le droit de vivre
dans la dignité n’est pas un débat qui suscite autant l'émotion que celui du droit de mourir dans la dignité. Et
pourtant, il y a des vies qui sont plus effrayantes que la mort...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article